Dominique Sigaud, un dernier mot...
Afin de prolonger les rencontres avec les auteurs invités de la librairie, nous leur soumettons un questionnaire inspiré de la rubrique Séance tenante du journal Libération.
Dominique Sigaud, auteur de Partir, Calcutta (Ed. Verdier), se prête au jeu.
Le premier livre ?
Le petit Lord Fauntleroy et surtout Tom Sawyer ; au départ, donc, je suis plutôt un garçon ; puis-je ajouter, en tant que fille, la haine que j'ai eue d'emblée pour la comtesse de Ségur ?
Le dernier livre lu ? C'était comment ?
Nos mères d'Antoine Wauters, j'ai trouvé ça magnifiquement gonflé d'écrire ça, j'ai été impressionnée qu'à son âge il ait une telle langue hors conventionnel, j'ai mieux compris en apprenant qu'il était poète
Qu'est ce qui vous fait sauter des pages ?
L'ennui, les descriptions trop longues, les clichés, le bavardage, la langue conventionnelle ou les textes étouffants où l'auteur prend toute la place avec son texte
Un rêve qui pourrait être un début de roman ?
Ca peut pas être un rêve parce que je n'arrive à écrire qu'avec de la langue, des mots écrits .. alors disons une déclaration d'amour qui me serait adressée par un homme mais qui serait déjà aussi belle que de la langue écrite, avec le détachement et la distance que cela implique
Le personnage de roman dont vous vous sentez le plus proche ?
Aucun ou, dans un des coins les plus reculés de moi, La mendiante de Marguerite Duras
Un rituel de lecteur ?
Aller chercher l'oreiller de lecture (le plus épais), fermer la porte, allumer la bougie, une cigarette m'étendre et prier pour que je sois emportée par les trois premières pages
Un livre qui vous a empêché de dormir ?
Aucun, jamais de cauchemar non plus, seule la vie réelle et surtout les films tournés lors de la découverte des camps de concentration
L'écrivain dont vous n'oseriez jamais dire du mal ?
Le terme "oser" me gêne. Je préfère : je n'aurai jamais envie de dire du mal de Primo Levi
L'écrivain dont vous oseriez dire du bien ?
Rebelote. Je change la règle. J'adore dire du mal de Simone de Beauvoir et son faux amour des femmes.
Le livre disparaît à tout jamais ? Une épitaphe ?
Reviens !