Sandrine Collette, un dernier mot...
Afin de prolonger les rencontres avec les auteurs invités de la librairie, nous leur soumettons un questionnaire inspiré de la rubrique Séance tenante du journal Libération.
Sandrine Collette, auteur d'Un vent de cendres (Ed. Denoël), se prête au jeu
Le premier livre ?
Dont je me souvienne... toute la série du Club des Cinq
Le dernier livre lu ? C'était comment ?
Ouest de François Vallejo (je ne suis pas l'actualité du livre, je lis dans le désordre et sur les conseils des gens qui me connaissent...). C'était magnifique.L'histoire brute d'un garde-chasse, au 19e siècle, qui n'aime que la chasse et ses chiens. Quand son maître meurt, le fils arrive, et là c'est une autre histoire. Fini la chasse, place à la débauche... puis à la folie. L'écriture est somptueuse. Un régal.
Qu'est ce qui vous fait sauter des pages ?
L'écriture sans émotion
Un rêve qui pourrait être un début de roman ?
Une jeune femme s'enfuit sur un cheval à travers les prés. Elle est poursuivie par un rat immense, qui se tient debout et glisse sur le sol derrière elle, vêtu d'une cape rouge et d'une hermine. Dans sa fuite, le cheval double une gamine de quatre ou cinq ans qui trottine en pleurant, effrayée elle aussi par le monstre qui les rattrape. La jeune femme ferme les yeux ; et arrête le cheval d'un coup : cette gamine, c'est elle. Si elle l'abandonne, elle meurt elle aussi. Demi-tour au galop. En face d'elle, le monstre se rapproche : qui arrivera le premier à la petite ?
Enfin là, il faudrait que je me lance dans la science fiction...
Le personnage de roman dont vous vous sentez le plus proche ?
Aucun. Je les regarde en spectateur mais je n'ai pas de lien affectif avec eux.
Un rituel de lecteur ?
Pas vraiment... la seule chose, c'est que la lecture est le seul moyen pour moi de m'endormir. Avec un livre, au bout de 30 minutes je dors sur les pages et je sombre dans un début de nuit tranquille ; sans livre, il me faut bien 2 heures.
Un livre qui vous a empêché de dormir ?
Terreur de Dan Simmons. Ces navires pris dans les glaces du passage du Nord-Ouest, lors de l'expédition polaire de sir Franklin au 19e siècle, la nuit permanente, la faim, la peur ; la bête qui rode... Franchement, de quoi me faire sursauter au moindre craquement dans la maison.
L'écrivain dont vous n'oseriez jamais dire du mal ?
Ah la vilaine question, cela veut dire alors que j'aimerais dire du mal ? Non non non.
L'écrivain dont vous oseriez dire du bien ?
Marguerite Duras, bien qu'à chaque fois je voie des haussements de sourcils et j'entende des soupirs. J'aime son écriture, son rythme, ses phrases pas finies, tout ce qui reste à imaginer à chaque page. J'aime ses atmosphères et ses décors. Bref, c'est un auteur dont je ne voudrais pas me passer.
Le livre disparaît à tout jamais ? Une épitaphe ?
"Avec les compliments du gang des grands arbres"