Aller au contenu

La sélection Sciences Humaines & Histoire

La sélection Sciences Humaines & Histoire

Comment avancer sans ciller, comment comprendre et discuter le monde. Voici quelques pistes parmi les parutions de cette année !

Et si l’histoire du monde était avant tout une histoire de familles ? Montefiore tisse un récit épique, intime et universel : dynasties, migrations, amours et trahisons, du berceau de l’humanité jusqu’au XVIIᵉ siècle — un voyage fascinant à travers nos racines partagées.

De la Préhistoire aux vikings, plongez dans une fresque nordique inédite pour redécouvrir les sociétés, les imaginaires et les routes maritimes des peuples du Grand Nord. Une enquête passionnante à contre-courant de l’histoire classique.

Julien d’Huy dévoile la généalogie fascinante du dragon à travers les siècles et les continents, révélant comment cette créature legendiaire incarne les peurs, les rêves et le pouvoir de l’humanité.

Pierre Judet de La Combe fait revivre les dieux grecs dans toute leur humanité — leurs passions, leurs conflits, leurs secrets — pour raviver notre imaginaire et nous reconnecter à des mythes aussi puissants qu’universels.

Un essai historique rigoureux qui soulève le voile sur les véritables Cathares : loin des légendes, Arnaud Fossier montre comment l’Église a façonné l’image de ses ennemis, et comment la persécution cathare fut aussi un instrument de pouvoir.

Claudine Cohen dévoile les origines profondes de la domination masculine, en remontant jusqu’aux premiers groupes humains. Une enquête rigoureuse qui déconstruit les “évidences naturelles” et propose des clés pour réfléchir à l’émancipation.

Robert Muchembled décrypte comment les bûchers de sorcières étaient moins le fruit de peurs populaires que d’une idéologie fanatique et virulente : un acte de pouvoir contre les femmes, régi par un discours apocalyptique construit autour d’une “secte féminine".

Gérard Noiriel brosse un portrait lumineux et nuancé du “peuple français”, loin des caricatures populistes. Il montre comment l’histoire de la France a façonné ce que signifie aujourd’hui “être peuple”, et pourquoi les divisions modernes s’enracinent dans des dynamiques profondes et anciennes.

La République de Weimar : quinze ans d’euphorie, de jazz, de Bauhaus et de rêves brisés. Harald Jähner dresse un portrait vertigineux et intime de l’Allemagne entre deux guerres — une modernité éclatante qui, peu à peu, plonge dans la peur et la montée de la haine.

Laurent Joly et son collectif décryptent la réalité du régime de Vichy comme une dictature. Grâce à des archives inédites et des portraits humains, ils révèlent les mécanismes politiques, idéologiques et personnels qui ont conduit à la collaboration, à l’antisémitisme et à la crise morale d’un État brisé.

Philippe Broussard retrace le destin de Raoul Minot, photographe amateur sous l’Occupation, qui a osé immortaliser la réalité des rues de Paris malgré les risques. Une plongée visuelle et humaine dans la résistance silencieuse aux lendemains de guerre.

Johann Chapoutot dévoile comment les élites libérales et conservatrices ont consciemment pavé la route à Hitler. Ce n’est pas une montée inexorable du nazisme, mais une stratégie politique machiavélique — un “extrême centre” irresponsable, prêt à tout pour conserver le pouvoir.

Philippe Sands révèle les liens inédits entre Augusto Pinochet et un criminel nazi réfugié au Chili. Entre arrestation londonienne, justice internationale et impunité persistante, ce livre est une enquête magistrale sur le pouvoir, l’impunité et la mémoire.

Giuliano da Empoli révèle comment les nouveaux maîtres du monde — autocrates, magnats de la tech, géants de l’IA — sont en train de redéfinir le pouvoir à leur image. Une plongée glaçante dans l’ère des “prédateurs”, là où le chaos est l’arme ultime.

Grâce à plus de 300 cartes et infographies, Grataloup et Lemire retracent la naissance des villes, des empires, des religions et des échanges au sein de ce carrefour mondial. Un atlas historique accessible et ambitieux, pour comprendre les racines géographiques et historiques d’une région au présent si brûlant.

Un essai qui met à nu un mythe idéologique : Sophie Bessis déconstruit la “civilisation judéo‑chrétienne”, montre comment cette notion, apparue au XIXe siècle, est instrumentalisée pour réécrire l’histoire, exclure l’islam et légitimer des récits identitaires. Une enquête brève mais percutante, capable de changer votre regard sur l’Occident et ses “racines”.

Mélanie Plouviez met en lumière comment l’héritage contribue aujourd’hui à creuser les inégalités. En revisitant les réflexions du XIXᵉ siècle, elle propose des pistes radicales et éclairées pour repenser la transmission du patrimoine, au nom de la justice sociale.

Un Foucault inédit et audacieux : plongée dans les archives d’un manuscrit oublié où il retrace les procès de “mi‑hommes, mi‑femmes” du XVIᵉ au XVIIIᵉ siècle. Il y dévoile comment la justice et la médecine ont inventé le “sexe vrai”, et éclaire une distinction cruciale entre sexe anatomique et sexualité — plus actuelle que jamais.

A partir de son anthropologie de terrain, Philippe Descola propose de dépasser la séparation nature / culture pour imaginer des “politiques du faire-monde” — des collectifs où les humains et les non-humains s’allient pour relever la crise écologique et inventer un vivre-ensemble plus juste.

Sarah Blaffer Hrdy montre que les hommes portent en eux un potentiel nourricier méconnu, façonné par l’évolution. En explorant les cerveaux, les hormones et les comportements chez les pères, elle réinvente la paternité — et questionne nos idées sur la masculinité.

Didier Fassin explore la violence comme une matière vivante qui façonne nos sociétés. De la guerre aux discriminations, il révèle comment la violence révèle ce que le monde dit de lui-même — et comment elle constitue, parfois au cœur même de l’État, une vérité troublante et inévitable.

Un Deleuze posthume essentiel : dans ses deux dernières conférences, il trace la “géographie de l’existence” à travers des lignes de vie — segmentées, souples ou fugitives — et propose une éthique philosophique de vie : comprendre la vie non comme un chemin linéaire, mais comme un entrelacs de lignes, avec ses fragilités, ses bifurcations et ses devenirs.

Deleuze dissèque la naissance et le fonctionnement de l’État comme appareil de pouvoir organisé et la machine de guerre comme force externe qui le façonne. Entre histoire, anthropologie et philosophie politique, il montre comment ces structures capturent ressources, territoires et populations, et comment elles peuvent basculer vers l’autoritarisme.

Didi‑Huberman ressuscite l’“ange de l’histoire” de Walter Benjamin pour interroger nos temps modernes — entre espoir, catastrophe et mémoire. Une réflexion visuelle et philosophique sur l’histoire, l’image et l’avenir.

La vérité sur les croisades.
Les livres sur les croisades ne se comptent plus. Nul n'ignore désormais ce qui s'est passé à Clermont en 1095, que les croisés prirent Jérusalem en 1099 ou que Saint Louis mourut devant Tunis en 1270. Mais le terme a fini par perdre en lisibilité, employé à toutes les sauces pour qualifier les conflits et tensions de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle : de George W. Bush en 2001 en passant par les djihadistes de Daesh jusqu'aux diverses " croisades " contre le cancer ou la Covid-19... Afin de conjurer l'histoire du passé, il est temps de rappeler ce que les historiens ont patiemment débusqué en analysant de près les documents d'époque, littéraires ou archéologiques.
Plus que de mettre à mal quelques idées reçues - non, les croisés n'étaient pas des anthropophages qui cherchaient à envahir le monde islamique... -, la formidable équipe d'historiens réunis par Martin Aurell et Sylvain Gouguenheim montre la complexité du phénomène en mettant en avant nombre d'aspects méconnus : sait-on ainsi que les croisades continuèrent bien après la mort de Saint Louis et l'officielle " huitième croisade " ? Que des croisés partirent en nombre en direction de la Baltique ? Qu'une guerre dite " sainte " n'est pas nécessairement une croisade et qu'une croisade n'est pas un " djihad chrétien " ? Que le monde arabo-musulman y fut largement indifférent en dehors des territoires directement concernés par les combats ? Que des chrétiens s'y opposèrent, tandis que d'autres firent souche sur place, donnant naissance à des sociétés originales, en Syrie ou en Morée ? Sait-on enfin que ce monde de guerriers fit leur place en nombre à des femmes, pour des rôles variés ?
Un ouvrage inédit, savant, mais vivant et souvent surprenant, rompant en visière avec bien des mythes.

Les Belles Lettres regroupent dans ce somptueux coffret réalisé par Benjamin Van Blancke les deux volumes d'Isaac Asimov consacrés à l'histoire romaine, de sa fondation à sa chute. C'est sa fascination pour l'histoire du grand Empire romain qui inspira Asimov pour construire son Empire galactique dans le Cycle de Fondation, oeuvre qui s'est rapidement imposée comme un classique et comme une référence de la littérature de science-fiction.
Dans La République romaine, Asimov retrace l'épopée d'une petite tribu qui a bâti en l'espace de 500 ans, grâce à son audace et à son ingéniosité, l'une des civilisations les plus brillantes de l'histoire : Rome. De la fondation légendaire par Romulus à l'avènement d'Auguste, Asimov dresse, grâce à sa maîtrise parfaite de la narration, un tableau limpide de cette époque fascinante. Chaque chapitre s'ouvre sur l'une des superbes illustrations de Benjamin Van Blancke, et immerge tout entier le lecteur dans cette « suite extraordinaire de triomphes et de désastres, de faits de bravoure au combat et de bêtise dans la paix, d'intrigues sordides et d'idéalisme glorieux » (Isaac Asimov).
Dans le second et dernier volume consacré à l'histoire romaine, Isaac Asimov guide ses lecteurs à travers les quatre siècles durant lesquels Rome assura son hégémonie sur le monde occidental, apportant la paix à une centaine de millions de personnes. L'Empire romain reprend le récit là où La République romaine l'avait laissé, à l'avènement d'Auguste et au début du principat, et couvre toutes les lignées d'empereurs jusqu'aux royaumes germaniques et à la victoire de Clovis à Soissons, qui marque la fin de la tradition romaine, 1239 ans après la fondation de la Ville par Romulus. Se plaçant en chroniqueur lucide, Asimov, au moyen d'anecdotes savoureuses et d'apartés, relie la « grande » histoire, celle des batailles et des dirigeants, à la « petite », celle du quotidien et des masses anonymes. Ce volume est, comme le précédent, illustré par les majestueux dessins de Benjamin Van Blancke.